06 octobre 2022

Circuit du médicament : et les aidants dans tout ça ?

En France, 8 à 11 millions de personnes soutiennent au quotidien un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Cela peut être un parent, un grand-parent, un conjoint, un enfant, un ami, un collègue.

En 2019, le gouvernement lançait une stratégie nationale de mobilisation et de soutien « Agir pour les aidants 2020-2022 » qui vise à répondre aux besoins quotidiens des proches aidants, comme la rupture de l’isolement, le soutien aux jeunes aidants, l’accès à de nouveaux droits sociaux, le renforcement de leur suivi médical, la mise en œuvre de solutions de répit, etc. Récemment, le ministère des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées a annoncé le lancement d’une nouvelle stratégie nationale pluriannuelle pour les aidants dès 2023, qui vise notamment à renforcer le développement de l’offre de répit et reconnaître l’ensemble des aidants.

Une initiative indispensable lorsque l’on sait que presque 1/3 des aidants ont tendance à délaisser leur propre santé à cause de leur rôle d’aidant, que 38 % d’entre eux sont stressés, 32 % ont le sommeil perturbé, et 30 % ressentent des douleurs physiques[1]. Des chiffres qui en disent long sur la charge mentale des aidants …

Préparation des repas, aide à la toilette, médicaments à récupérer à la pharmacie, changement des pansements sont autant de tâches que les aidants se voient réaliser pour le proche en situation de handicap ou en perte d’autonomie.

Au-delà des tâches à effectuer, l’aidant se retrouve de fait « responsable » de diverses missions, et notamment de la dispensation des médicaments pour certains. Une très lourde responsabilité lorsque l’on sait qu’une erreur médicamenteuse peut être fatale …

Et si la baisse de la charge mentale passait aussi par la sécurisation de la dispensation du médicament ? Si l’on prend ce sujet indépendamment des autres, on se rend compte qu’il est très complexe. S’occuper des médicaments, ce n’est pas seulement aller à la pharmacie et rentrer à la maison. C’est vérifier que les bons médicaments sont adressés au bon dosage, au bon moment, qu’ils sont correctement conservés, etc. Un rapport de [2] sur le soutien des aidants non professionnels recommandait de se doter d’un semainier ou d’un pilulier programmable pour gérer les médicaments. A noter d’ailleurs que cette recommandation était classifiée dans l’aide aux personnes ayant des troubles cognitifs ou des fonctionnements cognitifs particuliers. En vérité, une personne âgée atteinte de plusieurs pathologies chroniques peut totalement être concernée ! Un domicile mal éclairé, une baisse de la vision … On a beau avoir toute sa tête, la prise des médicaments peut se révéler un véritable casse-tête, voire un véritable danger !

Mais revenons-en à nos recommandations. Le recours à un pilulier est assez peu recommandé, et pourtant … Grâce aux dernières innovations technologiques en santé, une grande partie de la chaîne de dispensation du médicament est maintenant sécurisée avec la PDA, la préparation des doses à administrer. En effet, le pharmacien peut, à l’aide d’un outil automatisé, entrer directement la prescription médicale du patient dans un ordinateur, et remettre à l’aidant un pilulier nouvelle génération. Grâce à ce dernier, les aidants sont libérés d’une grande responsabilité, et les aléas de la gestion des médicaments à domicile comme le surdosage, l’automédication, ou encore l’erreur de prise sont limités. En cas de chute du pilulier, les médicaments ne s’échappent pas : en effet, le conteneur étant scellé, il permet d’éviter le mélange des médicaments et un potentiel accident. Par ailleurs, il garantit également une étanchéité à l’air et à l’humidité.

La sécurisation du médicament passe aussi et avant tout par la technologie, pour laisser la dimension humaine au cœur du soin du patient : le pharmacien gagne du temps pour s’occuper de ses patients, et l’aidant gagne en sérénité pour prendre soin de son proche.

[1] Baromètre des aidants, Fondation Aprils / BVA, 2018

[2] Agence Nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et service sociaux et médico-sociaux

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